La gynécologie est une discipline médicale qui englobe le suivi de la santé féminine, de la puberté à la ménopause. En France, elle se divise en deux spécialités distinctes depuis 2003 : la gynécologie médicale et la gynécologie-obstétrique, avec des formations spécifiques de 11 années. A retenirLe taux de féminisation de la profession de gynécologue-obstétricien atteint 58% au 1er janvier 2022, reflétant une évolution majeure dans cette spécialité médicale.
Les différentes branches de la gynécologie
La gynécologie se divise en plusieurs branches distinctes en France, avec une organisation précise des spécialités médicales depuis la réforme de 2003. Cette structuration permet une prise en charge adaptée des patientes selon leurs besoins.
Les deux spécialités principales
Depuis 2003, la gynécologie comprend deux spécialités distinctes : la gynécologie médicale (GM) et la gynécologie-obstétrique (GO). La gynécologie médicale se concentre sur le suivi gynécologique, la contraception, les troubles hormonaux et le dépistage. La gynécologie-obstétrique englobe ces aspects tout en incluant également la chirurgie gynécologique et le suivi de grossesse.
Formation et démographie médicale
La formation des gynécologues nécessite 11 années d'études : 6 années de médecine générale suivies de 5 années de spécialisation via un Diplôme d'Études Spécialisées (DES). Le nombre d'internes formés annuellement varie selon la spécialité : 20 à 30 postes en gynécologie médicale contre 150 à 200 en gynécologie-obstétrique. Au 1er janvier 2022, le taux de féminisation des gynécologues-obstétriciens atteint 58%.
Domaines d'intervention
La gynécologie médicale traite les pathologies de l'appareil génital féminin et les troubles hormonaux : règles, ménopause, contraception, maladies du sein, de l'utérus, des ovaires. La gynécologie-obstétrique ajoute les compétences chirurgicales pour opérer les tumeurs bénignes (kystes, fibromes) et malignes (cancers gynécologiques), ainsi que le suivi complet des grossesses jusqu'à l'accouchement.
Chirurgie gynécologique
Les gynécologues-obstétriciens pratiquent différents types d'interventions : hystéroscopies, cœlioscopies, chirurgie mammaire, chirurgie de l'endométriose, chirurgie des prolapsus. Ces opérations se déroulent en établissement hospitalier ou en clinique, sous anesthésie générale ou locorégionale selon les cas.
Le suivi gynécologique régulier
Le suivi gynécologique régulier constitue un volet fondamental de la santé des femmes, permettant la prévention et le dépistage précoce des pathologies. Depuis la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital, les patientes peuvent choisir librement leur praticien parmi les gynécologues médicaux, les médecins généralistes et les sages-femmes pour leur suivi.
Fréquence et organisation des consultations
La Haute Autorité de Santé préconise une consultation gynécologique annuelle pour toutes les femmes dès le début de leur activité sexuelle ou à partir de 25 ans. Cette visite de contrôle permet d'effectuer les examens de dépistage recommandés et d'adapter la contraception si nécessaire.
L'examen se déroule généralement en deux temps distincts :
- Un entretien médical pour faire le point sur les antécédents, les symptômes éventuels et le mode de vie
- Un examen clinique comprenant la palpation mammaire et l'examen pelvien avec frottis cervico-utérin tous les 3 ans entre 25 et 65 ans
Situations nécessitant une consultation rapide
Certains signes doivent conduire à consulter sans attendre le rendez-vous annuel :
- Apparition d'une grosseur ou d'une modification au niveau des seins
- Saignements en dehors des règles ou après la ménopause
- Douleurs pelviennes inhabituelles ou persistantes
- Pertes vaginales anormales
- Brûlures ou démangeaisons génitales
Examens de dépistage systématiques
Le suivi inclut plusieurs examens de dépistage à des âges définis :
- Mammographie tous les 2 ans entre 50 et 74 ans pour le dépistage du cancer du sein
- Frottis cervico-utérin tous les 3 ans de 25 à 65 ans
- Test HPV à partir de 30 ans tous les 5 ans
Les pathologies et interventions courantes
Les pathologies gynécologiques touchent l'appareil génital féminin et peuvent affecter les organes génitaux internes comme externes. Le gynécologue intervient pour diagnostiquer et traiter ces affections qui nécessitent parfois une prise en charge chirurgicale.
Les principales pathologies gynécologiques
L'endométriose, maladie chronique évolutive, touche environ 10% des femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu endométrial en dehors de l'utérus, provoquant des douleurs pelviennes intenses et parfois une infertilité. Les kystes ovariens et les fibromes utérins constituent d'autres pathologies fréquentes nécessitant un suivi régulier.
Les cancers gynécologiques
Le cancer du sein reste le plus fréquent avec 58 500 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2024. Les cancers gynécologiques concernent également le col de l'utérus (3 000 nouveaux cas/an), le corps de l'utérus (8 200 cas/an), les ovaires (5 200 cas/an) et plus rarement le vagin. Le dépistage précoce améliore considérablement le pronostic.
Interventions chirurgicales pour tumeurs
- Mastectomie partielle ou totale pour cancer du sein
- Hystérectomie totale ou subtotale pour cancer de l'utérus
- Ovariectomie pour tumeurs ovariennes
- Conisation cervicale pour lésions précancéreuses du col
Chirurgie fonctionnelle uro-gynécologique
La chirurgie fonctionnelle traite les troubles de la statique pelvienne comme le prolapsus génital. Les techniques mini-invasives par voie vaginale ou cœlioscopique permettent de corriger les descentes d'organes. L'incontinence urinaire d'effort peut nécessiter la pose de bandelettes sous-urétrales.
| Type d'intervention | Durée moyenne d'hospitalisation |
| Hystérectomie totale | 3-5 jours |
| Mastectomie | 2-4 jours |
| Chirurgie du prolapsus | 2-3 jours |
L'évolution des pratiques gynécologiques
La gynécologie médicale a connu des transformations majeures depuis le XVIIIe siècle, évoluant d'une pratique empirique vers une discipline scientifique structurée. Cette évolution reflète les progrès constants de la médecine et l'adaptation aux besoins des patientes.
Les fondements historiques
Entre 1712 et 1794, Angélique du Coudray formalise pour la première fois l'enseignement de l'obstétrique en France. Elle forme plus de 5000 sages femmes grâce à son mannequin pédagogique innovant. Cette période marque le début de la professionnalisation de la gynécologie.
Développement au XXe siècle
La gynécologie française connaît un tournant décisif avec Nelly Auffret-Foucault (1914-1969). Ses travaux sur l'endocrinologie gynécologique et la contraception hormonale établissent les bases de la gynécologie moderne. Elle instaure également la collaboration systématique entre gynécologues, endocrinologues et psychiatres.
Évolutions techniques et scientifiques
Les années 1980-2000 voient l'émergence de nouvelles technologies :
- 1982 : Premier bébé né par fécondation in vitro en France
- 1994 : Lois de bioéthique encadrant l'assistance medicale à la procreation
- 2004 : Création de l'Agence de la Biomédecine supervisant les activités de procreation médicalement assistée
Pratiques actuelles
La gynécologie médicale française, reconnue en Europe pour son expertise, intègre désormais :
- Le diagnostic prénatal non invasif
- La chirurgie mini-invasive robotisée
- La préservation de la fertilité
- Le suivi personnalisé des pathologies chroniques
Rôle croissant des sages femmes
Depuis 2009, les sages femmes peuvent assurer le suivi gynécologique physiologique et la contraception. En 2025, elles réalisent 30% des consultations gynécologiques en France, complémentant l'action des gynécologues médicaux.
Focus sur l'avenir de la gynécologie en France
La gynécologie française poursuit sa transformation avec le développement de la procréation médicalement assistée et la prise en charge pluridisciplinaire des patientes. Les nouvelles technologies et la médecine personnalisée permettront d'améliorer les soins et le suivi des pathologies gynécologiques dans les années à venir.